S’est ouverte, mardi 9 octobre à Bali, la réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Le sujet de la montée du protectionnisme et de son effet sur la croissance a été au centre des préoccupations.
Selon le FMI, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ne sera pas sans effet sur l’économie mondiale : les perspectives de croissance pour les deux années doivent être abaissées en conséquence. Le FMI pointe également du doigt les risques entourant la crise des devises dans certains pays émergents, table désormais sur une croissance du produit intérieur brut mondial (PIB) de 3,7 % pour 2018 comme pour 2019 (-0,2 point), une hausse similaire à celle de 2017.
S’agissant précisément de la croissance, le FMI a abaissé la prévision de croissance de la zone euro à 2 % cette année (-0,2 point) dont celle de la France (+1,6 % soit -0,2 point) et de l’Allemagne (+1,9 % soit -0,3 point) dont les exportations pâtissent du ralentissement économique en Chine.
Le FMI se montre encore plus pessimiste pour l’Amérique latine et la zone des Caraïbes dont le PIB pour 2018 est désormais attendu en hausse de 1,2 % (-0,4 point). Le Venezuela s’enlise dans la récession et la reprise de l’expansion au Brésil, première puissance économique d’Amérique du Sud, sera bien moins forte que prévu. Enfin, l’Argentine, qui a obtenu du FMI une aide financière de 57 milliards de dollars, n’est pas épargnée par la crise des devises de certains pays émergents.
Le FMI relève par ailleurs les tensions politiques et diplomatiques qui ont contribué à affaiblir certaines économies. Il cite les difficultés récentes en Italie de former un gouvernement, les incertitudes que fait toujours peser le Brexit en Grande-Bretagne, les tensions politiques entre les Etats-Unis et la Turquie ou encore la réimposition des sanctions américaines sur l’Iran. A l’inverse, la hausse récente du prix du pétrole profite aux économies exportatrices d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient.