Le Plan « Ma Santé 2022 », annoncé par le Président de la République et le Gouvernement le 18 septembre dernier, concerne à la fois l’hôpital et la médecine de ville, notamment à travers la fin du numerus clausus et la mobilisation de nouvelles ressources financières et humaines, mais ne prévoit aucune mesure de régulation pour lutter contre la désertification médicale.
Le Président de la République et la Ministre de la Santé ont présenté le mardi 18 septembre dernier une réforme du système de santé, comportant une cinquantaine de mesures et visant à investir 3,4 milliards d’euros d’ici à 2022.
Fin du numerus clausus
Ce plan prévoit notamment la fin du numerus clausus en 2020 et la refonte des premiers cycles d’études en médecine. A noter que d’un point de vue de la présence médicale, cette mesure ne commencera à porter ses fruits qu’à partir d’une quinzaine d’années.
400 postes de médecins pour les déserts médicaux
Le Président de la République a annoncé la création, en 2019, de 400 postes supplémentaires de médecins généralistes à exercice partagé ville-hôpital à destination des territoires sous-dotés en matière de présence médicale.
4 000 postes d’assistants médicaux
A travers la mobilisation de 400 millions d’euros de crédits supplémentaires pour l’assurance maladie seront notamment financés 4 000 postes d’assistants médicaux ayant pour rôle de « décharger » les médecins de tâches administratives et de certains actes simples.
Réforme de l’hôpital
Le Président a également annoncé une réorganisation de l’offre hospitalière pour que chaque établissement « se concentre sur les soins pour lequel il est le plus pertinent ». Un label « hôpital de proximité » sera créé en 2019 pour les quelques 500 établissements qui assureront de missions de proximité (soins aux personnes âgées, soins de réadaptation…). Les blocs chirurgicaux et les maternités seraient ainsi réservés à des hôpitaux « spécialisés ». Des hôpitaux « ultra-spécialisés » disposeraient en revanche des plateaux techniques de pointe.
Le Gouvernement avance timidement sur le dossier de la réforme du financement de l’hôpital et de la fin de la tant décriée tarification à l’activité (T2A), qui favorise les plus grands établissements. Le plan prévoit à ce stade un financement au forfait pour deux pathologies chroniques, à savoir le diabète et l’insuffisance rénale chronique.
Aucune mesure de régulation
Le Gouvernement ne prévoit aucune mesure pour réguler l’installation des médecins, malgré le fait que le nombre de généralistes libéraux continue à diminuer et que près d’un praticien sur deux se trouve désormais presque à la retraite. Sur le long terme, le Gouvernement préfère miser sur la fin du numerus clausus et, en attendant, sur des mesures incitatives visant à rendre plus attractive l’installation dans certains territoires.
L’APVF réagit
L’APVF a réagi rapidement à l’annonce de ce plan, à travers un communiqué de presse téléchargeable ici.