L’animateur Thierry GUERRIER a commencé la table-ronde en interrogeant le grand témoin Eric Lombard, Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), sur le rôle de la CDC dans le cadre du soutien à l’expérimentation dans les petites villes.
Pour Eric LOMBARD, le rôle de la Caisse des dépôts est de corriger les inégalités territoriales, y compris dans le rapport des collectivités à l’innovation. Cela passe notamment par une orientation « clients » plus affirmée, avec la mise à disposition gratuite, auprès des collectivités, de certains services par le biais d’une nouvelle plateforme en ligne. Le lancement de la « Banque des territoires » a également vocation à permettre à toutes les collectivités un meilleur accès au crédit pour permettre l’investissement dans tous les territoires.
Laurent GRANDGUILLAUME, ancien député et Président de l’association porteuse de l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » a présenté ce dispositif innovant qui mêle le public, le privé et l’économie sociale et solidaire pour créer de l’emploi. Concrètement, à l’échelle du territoire (commune, communauté de communes, quartier), il s’agit de proposer à toute personne privée durablement d’emploi et qui le souhaite, un emploi en contrat à durée indéterminée au SMIC, à temps choisi, et adapté à ses compétences au sein d’une structure appelée « entreprise à but d’emploi » (EBE) financée à titre expérimentale par les crédits fléchés traditionnellement vers les indemnités relatives au chômage. Cette expérimentation a été permise par le vote d’une proposition de loi déposée par Laurent GRANDGUILLAUME lorsqu’il était législateur.
Deux élus de petites villes ont ensuite pu partager leurs expériences d’innovation locale : Véronique BESSE, Maire des Herbiers, Nicolas SORET, Président de la communauté de communes de Joigny et Vincent CHAUVET, Maire d’Autun.
Pour Véronique BESSE, une des clés de la « success story » de la ville des Herbiers (faible taux de chômage – aux alentours de 4%, activité économique en plein essor…) réside dans une culture de proximité (les chefs d’entreprises côtoient leurs employés mais aussi les élus locaux) et un esprit débrouillard propre à la Vendée.
Nicolas SORET a, pour sa part, décrit ses efforts pour faire venir des médecins généralistes à Joigny. Une initiative innovante, et particulièrement adaptée aux besoins des étudiants en médecine, a été la création d’une maison d’internes offrant d’excellentes conditions d’accueil. Grâce à cette maison, deux jeunes médecins généralistes se sont récemment installés dans la ville.
Le maire d’Autun, Vincent CHAUVET, a notamment exposé la façon dont la ville utilise des visites virtuelles des musées, la réalité augmentée ou encore des navettes autonomes pour valoriser le patrimoine local auprès des habitants et des touristes.
Arthur DREYFUSS, Secrétaire général de SFR ALTICE, a éclairé le public sur les initiatives de SFR en faveur de l’accès au numérique. Côté infrastructures, 2,5 milliards d’euros sont investis tous les ans pour l’installation du haut et du très haut débit. Côté usages, SFR travaille avec Emmaüs Connect pour former, tous les jours, 100 personnes éloignées du numérique à divers usages.
Carmen MUNOZ-DORMOY, Directrice générale de Citelum, a insisté sur le fait que le service rendu à la collectivité doit constituer du « sur mesure » adapté aux besoins de chaque territoire et de chaque maire. En effet, pour Carmen Munoz-Dormoy, la technologie existe pour mettre en œuvre les projets du maire, et non l’inverse.
Frédéric VAN HEEMS, Directeur Général de VEOLIA EAU FRANCE – VEOLIA Environnement, a exposé les différentes formes d’expertise mises à disposition par VEOLIA au service des collectivités. Pour le Directeur général, il est essentiel de réfléchir de nouvelles modalités de coopération entre le public et le privé, dans des cadres plus souples et plus réactifs pour répondre aux problématiques du quotidien.
Enfin, Géraud GUIBERT, Président de La Fabrique Ecologique, a partagé ses réflexions sur les moyens de généraliser des innovations locales, qui résident par ailleurs souvent dans des petites villes. En ce qui concerne le développement de la mobilité durable, plusieurs pistes sont envisageables mais elles impliquent souvent une forme de mutation culturelle pour faire accepter le changement : il serait intéressant par exemple, en milieu rural, de réserver à l’usage du vélo certains chemins goudronnés ou encore de prévoir de véritables dispositifs d’accompagnement pour l’automobile partagée (covoiturage et autopartage).
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