Le rapport souligne qu’ « en 2017, l’amélioration très limitée du déficit résulte d’une forte hausse, tant des dépenses que des recettes ». A 67,7 milliards d’euros en 2017, ce déficit a été légèrement inférieur à celui de 2016 (69,1 milliards d’euros). Il demeure néanmoins trop élevé de 22 milliards d’euros pour stabiliser la dette de l’Etat et stopper la détérioration de sa situation financière.
Cette dégradation avait été pointée lors d’un audit des comptes publics réalisé en juin 2017 : « la progression rapide des dépenses » résultant « à la fois des choix opérés en loi de finances initiale et la nécessité de couvrir en cours d’année les risques (…) de sous-budgétisation ». Le rapport sur la certification des comptes de l’Etat rendu public hier réitère sa critique contre ces « éléments d’insincérité ».
Le changement de majorité en juin 2017 n’a pas stabilisé la hausse de la dépense, au contraire, le budget des différents ministères atteind pour l’année 10,6 milliards d’euros (+ 4,8 %), soit son rythme le plus élevé depuis dix ans.
Du côté des recettes, le dynamisme de l’économie a constitué une « bouffée d’oxygène » pour les comptes de l’Etat : « le produit de tous les grands impôts augmente » – TVA et impôt sur les sociétés (IS) – indique le rapport.
Malgré la conjoncture favorable, « les dépenses fiscales poursuivent leur progression et échappent aux politiques de maîtrise affichées (…), la dette continue à progresser, le risque de remontée des taux d’intérêt pèse sur les perspectives de redressement » des comptes publics, s’alarme le rapport. Selon les prévisions de Bercy, un saut de 1 % des taux d’intérêt augmenterait la charge de la dette de 2,1 milliards d’euros la première année, et de 19,1 milliards dans dix ans.