Lors de cet échange, Nicolas Soret a défendu l’utilité des emplois aidés dont le Gouvernement a déjà acté la non-reconduction pour la moitié d’entre eux s’agissant de l’année 2018. Il a notamment rappelé la pression exercée par les préfets pour que les exécutifs locaux intègrent des emplois aidés dans leurs effectifs et a affirmé que la création de ces derniers avait notamment été un levier précieux pour les collectivités dans un contexte où l’Etat baissait drastiquement les dotations. De façon générale, le Président de la Communauté de communes du Jovinien a affirmé qu’il ne voyait aucun obstacle à ce que l’Etat accentue les obligations de formation attachées aux emplois aidés.
L’échange a également porté sur la mobilité inclusive : partant de l’exemple de son territoire, Nicolas Soret a démontré qu’aujourd’hui l’absence de solution de mobilité à petite échelle constituait un frein important à l’accès à l’emploi. Selon lui, la réponse ne doit pas être infrastructurelle et ne passera pas nécessairement par le développement de transports mais par le développement de solutions coconstruites entre Etat et collectivités à l’échelle d’un bassin de vie ou entre bassins de vie. Jean-Marc Borello semble avoir été très sensible à ce propos.
Nicolas Soret a par ailleurs rappelé l’importance de la montée en débit dans tous les territoires, l’accès au haut débit étant naturellement un vecteur d’attractivité pour les entreprises. Le Président de la Communauté du Jovinien a défendu l’idée d’un grand plan pour le développement du télétravail, qui pourrait mobiliser les 6.000 Etablissements publics numériques et mobiliser les crédits des Programmes d’investissement d’avenir. Jean-Marc Borello a rappelé les engagements pris par les opérateurs en la matière de couverture numérique, pour atteindre 100% du territoire en haut débit d’ici 2020 grâce au déploiement des technologies alternatives.
S’agissant de la formation et de la problématique de la sous-qualification, Nicolas Soret a d’abord regretté la concurrence entre Etats et collectivités dans le domaine de la formation, qui rend aujourd’hui illisible les politiques publiques d’insertion. Il a plaidé pour la fongibilisation des enveloppes dédiées à la formation région par région en concertation avec les acteurs économiques et publics des territoires. Mais il a également défendu, conformément à l’esprit et à la lettre du principe de subsidiarité, la décentralisation de la compétence « formation » qui pourrait être confiée aux régions et dont l’articulation pourrait faire l’objet d’une consultation (opposable ?) dans les Conférences territoriales de l’action publique (CTAP) en fonction des besoins du territoire.
Enfin, le Président de la Communauté de communes du Jovinien a regretté que certains territoires manquent de structures d’insertion par l’activité économique.
L’APVF sera bien entendu attentive aux conclusions du rapport "Borello" à venir et qui sera remis à Muriel Pénicaud, Ministre du Travail.