La chaleur est le premier usage de l’énergie en France. La loi de transition énergétique a confirmé le rôle prioritaire des réseaux de chaleur pour mobiliser les énergies renouvelables et valoriser les énergies récupérables. On recense aujourd’hui 669 réseaux livrant près de 25 térawatts-heure (TWh) de chaleur, soit 2,3 millions d’équivalents logements.
En développement constant depuis dix ans, le nombre de projets diminue aujourd’hui fortement mettant en péril l’objectif fixé en 2023 par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Lourds en termes d’investissement puis de fonctionnement, les réseaux de chaleur ne séduisent plus les élus locaux. Le projet de loi de finances pour 2018 ne devrait pas aider à inverser la tendance puisqu’il fragilise un peu plus le fonds Chaleur de l’Adem qui devrait voir son enveloppe baisser.
L’enquête nationale estime que le bouquet énergétique de réseaux est composé à 47% d’énergies fossiles mais aussi à 25% de chaleur issue d’unités de valorisation énergétique (UVE), à 21% de biomasse et à 4% de géothermie. Souvent, un réseau de chaleur est d’ailleurs le seul moyen de valoriser d’importantes productions de chaleur fatale issue des usines d’incinération ou de la géothermie profonde.
« Alors que depuis plusieurs années les réseaux vertueux utilisant plus de 50 % d’énergies renouvelables et de récupération étaient les plus compétitifs, leurs tarifs sont cette année à un niveau comparable à celui des réseaux utilisant majoritairement des énergies fossiles, ce qui atteste encore de la nécessité de renforcer les dispositifs de soutien » souligne l’enquête. Avec la baisse du prix des énergies fossiles, la rentabilité des réseaux de chaleur se trouve donc mise en péril.
« Il y a urgence à rétablir la priorité et à allouer les moyens nécessaires à la mobilisation des énergies locales par les réseaux de chaleur, seul moyen d’accélérer la transition énergétique » conclut l’enquête.