La baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales, trop rapide et trop forte, a généré une chute de l’investissement local et en particulier pour les petites villes qui ont connu des diminutions encore plus importantes que la moyenne des autres collectivités : -16,8% en 2014 et -15% en 2015.
Les effets de la diminution de la commande publique ont particulièrement détérioré l’emploi et entravé les perspectives de croissance dans des secteurs clés comme le bâtiment et les travaux publics.
D’ailleurs, la deuxième édition du baromètre de la commande publique 2017, créé par la Caisse des dépôts et l’AdCF, en partenariat avec Vecteur Plus, révèle que les achats publiques des collectivités et leurs groupements, qui représentent 53,5 % de la commande publique totale (et 71 % avec les EPL et les bailleurs sociaux), soit un montant de 38,6 milliards d’euros, sont en baisse de 4,6 %. Depuis 2012, le recul du volume d’achat s’élève à – 26,4 %.
Cinq secteurs d’activité ont été particulièrement touchés : le bâtiment, le logement (- 8,1 % en 2016), la santé-social, le scolaire (- 8,8 %) et la voirie-transport (-7,5 %). Depuis 2012, la baisse cumulée des travaux pour les collectivités locales et leurs groupements atteint 19 milliards d’euros. Les travaux neufs (- 10,8 % en 2016) sont plus impactés que les rénovations (- 7,3 %). Seul le bloc communal affiche une modeste reprise sur le secteur des travaux (+ 0,7 %) après l’envolée de 2015 (+ 7,3 %), tandis qu’il s’effondre dans les régions (- 49,5 %) et les départements (- 20,8 %).
Avec la moitié du montant des achats réalisés par les collectivités, les communes occupent la première position en volume de commande (19,6 milliards d’euros), suivies par les communautés et les métropoles (8,1 milliards). Le baromètre montre enfin une évolution de la répartition de la commande publique. Les travaux ne représentent plus que 39 % des achats contre la moitié en 2012 au profit des services, qui progresse de 11 points passant de 33 % de la commande publique à 42 %.
C’est pourquoi, à la veille des grandes échéances nationales, l’APVF indique dès à présent que les villes petites et moyennes ne sont plus du tout en mesure de supporter une nouvelle baisse des dotations qui aurait des effets néfastes sur les infrastructures et les services, et demande a minima que le montant des dotations soit maintenu au même niveau qu’en 2017.
Par ailleurs, alors que des efforts importants ont été déployés ces dernières années en direction des métropoles et des grandes intercommunalités, l’APVF souhaite qu’une attention plus soutenue soit désormais accordée aux villes petites et moyennes, collectivités à taille humaine. Cette attention implique une mobilisation nationale en faveur de la revitalisation des centres bourgs et la poursuite du soutien à l’investissement dans ces territoires intermédiaires. Précisément, il s’agit d’amplifier les démarches de contractualisation privilégiant une approche transversale permettant ainsi aux petites villes de mener à bien le projet dans différents domaines comme le logement, les équipements ou encore les services.
Dans son Manifeste qui sera publié le 14 mars prochain, l’APVF portera à la connaissance des candidats à l’élection présidentielle ses principales propositions parce que les petites villes sont au cœur des enjeux économiques et sociaux des territoires. Il s’agit d’œuvrer au renforcement de la cohésion sociale et territoriale et de réunir les conditions d’une croissance économique respectueuse de la transition écologique.