Pour rappel, la Plan France Très Haut Débit prévoit un investissement total de 20 milliards d’euros pour couvrir à l’horizon 2022, 100 % de la population en très haut débit, dont 80 % avec de la fibre optique – avec la technologie Fiber To The Home (FttH).
Pour la Cour des comptes, une « estimation totale de l’ordre de 35 milliards d’euros est plus proche de la réalité des investissements qui seront réalisés (raccordement final inclus) à échéance de tous les schémas directeurs territoriaux d’aménagement numérique (autour de 2030). » Concrètement, les magistrats reprochent à la planification d’avoir mésestimé le coût du raccordement final notamment dans les zones d’initiatives publiques (zones RIP). Face à ces carences et dans un souci de parvenir à une couverture numérique optimale des territoires, la Cour des comptes recommande donc à l’Etat de « compléter et actualiser, au vu des résultats atteints, les objectifs du Plan France très haut débit en augmentant l’objectif de recours aux technologies alternatives à la fibre optique jusqu’à l’abonné ». En substance, il est recommandé à l’Etat d’avoir recours à des technologies alternatives (réseaux de cuivre, réseaux satellites ou radio), autre que la fibre optique, pour atteindre les objectifs du PFTHD dans les délais impartis.
De nombreuses voix se sont élevées pour contester les conclusions de la Cour des comptes, venant des services du Premier ministre mais aussi de l’ARCEP. L’APVF, particulièrement attentive aux questions relatives à l’aménagement numérique des territoires, appelle de ses vœux la réussite du Plan France Très Haut Débit et rappelle que les collectivités ont déjà été largement mises à contribution pour le déploiement du très haut débit dans un contexte de restriction budgétaire sans précédent. Elle souligne que le « Manifeste des petites villes » qu’elle remettra aux candidats à l’élection présidentielle comportera une analyse de la situation de l’aménagement numérique dans les petites villes.