L’ambition de cette rencontre était de dresser un état des lieux des enjeux liés au repérage et au traitement de la radicalisation. Ouverte par Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, qui a dit regretter que les maires ne soient pas toujours associés aux dispositifs de prévention et ne soient pas toujours informés de leur existence et a souhaité rappeler sa volonté « d’approfondir la coopération entre les services de l’Etat et les collectivités » locales et ; la journée s’est articulée autour des cinq ateliers suivants : état des lieux, détection et signalement, prise en charge et accompagnement, formation et élaboration d’un contre-discours. A plusieurs reprises durant les ateliers, les maires de petites villes présents, et notamment Michel Veux, Conseiller municipal délégué à la prévention et à la sécurité de la ville de Nangis, ont pris la parole pour affirmer qu’ils ne demandaient pas l’accès aux « fichés S » en raison d’impératifs de discrétion évidents. Les maires veulent en revanche avoir des « éléments d’ambiance » et être « mieux informés » concernant la situation de leur commune. André Laignel a notamment rappelé que les maires, « en tant qu’employeurs, sont aussi en droit de savoir la dangerosité d’un individu » et en a ainsi profiter pour demander l’élargissement de la liste des fonctions faisant l’objet d’une enquête préalable à l’embauche.
Durant les ateliers, les élus locaux et notamment les maires sont venus échanger sur les problèmes concrets rencontrés et les solutions locales mises en place pour prévenir et traiter la radicalisation violente avec différents experts et des représentants des services de l’État. Les échanges ont permis de mettre en évidence le caractère essentiel d’une bonne coopération entre les différents acteurs locaux, dont les maires, détenteurs « d’une connaissance fine de leur territoire et de leur population ». Les maires ont insisté pour que les élus locaux aient plus d’informations et ont plaidé que le renforcement des liens entre procureur, préfet et maire.
Le Premier ministre Manuel Valls qui est venu clôturer les travaux de cette journée a affirmé qu’il était favorable à ce que les préfets informent « régulièrement les maires sur la nature et l’intensité des menaces » terroristes sur leur territoire. Faisant référence à la loi du 5 mars 2007, Manuel Valls a rappelé que les échanges d’information entre les maires et ses partenaires institutionnels dans le cadre « du secret partagé » étaient possibles.