Sur le terrain, les maires, notamment de petites villes, se trouvent, de fait, en première ligne pour organiser l’accueil des réfugiés parvenant à rejoindre notre territoire. Fidèles à la tradition humaniste de la France, fidèles aux valeurs républicaines qui obligent à un accueil de qualités et à l’accès aux services publics, comme l’éducation et la santé, de nombreux maires, lorsqu’ils disposent des moyens suffisants, sont à pied d’œuvre en mobilisant leurs outils municipaux et fédérant, sur la base du volontariat, les initiatives généreuses de leurs concitoyens et des associations.
Les collectivités ne pourront cependant pas résoudre seules ce défi européen et international : le rôle de l’Etat dans la résolution de cette crise est essentiel. Le plan d’action, présenté au mois de juin dernier, prévoit d’ores et déjà des moyens pour la création de places supplémentaires en centres d’accueil des demandeurs d’asile ainsi que des moyens au bénéfice de l’OFRPA pour réduire les délais de traitement des dossiers en lien avec les dispositions législatives adoptées avant l’été. La création, également annoncée en juin dernier, de 11.000 places d’hébergement supplémentaires est une bonne nouvelle mais elle pourrait rapidement se révéler insuffisante face à l’ampleur de cette crise humanitaire.
Les maires des petites villes de France, conscients des efforts engagés, souhaitent que ces moyens puissent être pérennisés le temps nécessaire à la résolution de cette crise et sans remettre en cause les outils consacrés à la prise en charge des plus précaires, notamment pour ce qui concerne l’hébergement d’urgence des personnes sans-abri.
L’Etat ne peut pas limiter son action à l’indispensable résolution, au niveau international, des causes structurelles de ces migrations et au traitement de la situation juridique des demandeurs d’asile. Il est le seul acteur public doté des moyens financiers et de la vision nationale permettant d’organiser décemment, et de manière équilibrée sur le territoire, l’accueil des réfugiés. Il s’agit de tenir compte des capacités d’accueils des collectivités, de conditions économiques, sociales et financières, mais aussi des efforts déjà engagés par ceux d’entre eux qui, depuis de nombreuses années par exemple, travaillent avec les structures gestionnaires des centres d’accueil des demandeurs d’asile installés sur leur territoire.
L’APVF salue les initiatives déjà prises par ses membres et invite tous les maires de petites villes désireux de s’impliquer dans l’accueil des migrants à participer à la réunion organisée par le ministre de l’Intérieur, place Beauvau, samedi 12 septembre. (contact : rencontremaires@interieur.gouv.fr).